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Dans son « Nouveau Procédé », édité en 1839, Louis Braille va
énoncer un mode d'écriture pour marquer, sur le papier, des points
saillants qui représentent la forme des lettres, chiffres, signes…
Les textes ainsi rédigés sont aussi bien lisibles par les aveugles
que par les clairvoyants, sans que ces derniers n'aient à avoir un
apprentissage particulier.
Pour former les lettres, Louis Braille utilise :
- 3 points pour le jambage supérieur.
- 4 points pour la hauteur d'x (hauteur du caractère x
minuscule,
jambages exclus, utilisée comme référence).
- 3 points pour le jambage inférieur.
Ceci donne, au corps des lettres, une hauteur totale de 10
points.
Toutes les lettres, chiffres ou signes sont donc formés par une
suite de colonnes de 10 points marqués ou non marqués. Le nombre de
colonnes peut varier de une, pour le ! par exemple, à 15, pour le W
majuscule.
Par exemple la lettre b minuscule est représentée par quatre
colonnes :
- dans la première sont marqués les points 1 à 6.
- dans la seconde, les points 4 et 7.
- dans la troisième, les points 4 et 7.
- dans la quatrième, les points 5 et 6.
Le jambage supérieur est représenté par le marquage des points 1
à 3, la hauteur d'x par les points 4 à 7 et le jambage inférieur par
les points 8 à 10. La ligne de pied (ligne imaginaire sur laquelle
s'alignent les caractères) se trouve donc au niveau du point 7.
Pour les lettres majuscules, Louis Braille utilise des lettres à
empattement (petit trait qui prolonge les extrémités des traits
droits et obliques des lettres), à fût plein (partie verticale plus
épaisse) et à traverse déliée (partie horizontale plus fine).
Pour les chiffres, il se sert des chiffres minuscules ou chiffres
elzéviriens (sont une illustre famille de typographes néerlandais
d'origine arabe : Elzevir). Certains chiffres ont des jambages
supérieurs ou inférieurs et ne sont pas tous alignés sur la ligne de
pied.
Le matériel utilisé pour embosser cette écriture est similaire à
une tablette : planche en bois ou en métal à sillons, grille et
poinçon. Comme pour la tablette, l'écriture se fait aussi de droite
à gauche.
Raphigraphie
En 1841, un ami de Louis Braille, Pierre François Victor
Foucault, aveugle d’enfance, lui propose de mécaniser son nouveau
procédé d’écriture en relief. Le relief est abandonné et tous les
deux mettent au point la première machine à écrire à l'usage des
aveugles, nommée d'abord « Planche à pistons », puis « Raphigraphe
», du grec raphis signifiant aiguille et graphein signifiant tracer
ou écrire.
Il se présente comme une tablette à écrire. La réglette est
remplacée par un dispositif mobile qui porte 10 pistons et progresse
de gauche à droite grâce à une manivelle placée à gauche. Les 10
touches déployées comme un éventail à la verticale devant le
scripteur, sont des têtes de pistons qui commandent, quand on les
enfonce, 10 aiguilles. Une feuille vierge est placée sur le fond
avec, par-dessus, une feuille carbonée, côté carboné contre la
feuille vierge. Avec le raphigraphe, l'écriture se fait de gauche à
droite.
Prenons l’exemple de la lettre a minuscule. Pour la tracer, il
faut appuyer de la main droite simultanément sur les boutons 5 et 6
correspondant à la première colonne, effectuer un quart de tour de
manivelle de la main gauche pour faire avancer le mécanisme, appuyer
sur les boutons 4 et 7, effectuer un autre quart de tour de
manivelle, et ainsi de suite jusqu’au bouton 7 de la dernière
colonne. Les aiguilles traversant la feuille carbonée déposent des
points d’encre qui composent au fur et à mesure la forme du a sur la
feuille vierge.
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